La Cour suprême de Zambie a tranché : Edgar Lungu, ancien président du pays, ne pourra pas briguer un nouveau mandat présidentiel en 2026. Cette décision s’appuie sur la limitation constitutionnelle à deux mandats présidentiels, déjà brigués par Lungu.
Élu une première fois en janvier 2015 pour terminer le mandat de son prédécesseur Michael Sata, décédé en exercice, Edgar Lungu a par la suite remporté les élections de 2016 pour un mandat complet. Cependant, il avait fait valoir que son premier mandat partiel ne devait pas être comptabilisé, argument rejeté par la Cour constitutionnelle. Celle-ci a statué :
« M. Edgar Chagwa Lungu a été élu deux fois et a occupé deux fonctions. La constitution le rend inéligible pour participer à toute élection future en tant que candidat présidentiel. »
Ce jugement met fin à un long bras de fer judiciaire, annulant ainsi des décisions antérieures qui avaient permis à Lungu de se représenter en 2021, une élection qu’il avait perdue face à Hakainde Hichilema.
Une candidature controversée et une bataille politique
Malgré son inéligibilité, Lungu avait récemment été choisi comme candidat de l’opposition par l’Alliance Tonse pour défier Hichilema en 2026. Son retour en politique active avait suscité des tensions, entraînant la suspension de ses privilèges d’ancien président. Lungu avait également adopté des stratégies pour regagner la faveur du public, organisant des séances de jogging en public, un geste perçu par la police comme une activité politique déguisée.
Cette décision judiciaire a également ravivé les critiques sur l’indépendance de la justice zambienne, surtout après le limogeage par le président Hichilema de trois juges impliqués dans une décision favorable à Lungu en 2021. L’ancien président a dénoncé une « manipulation politique » tout en affirmant sa foi en une victoire démocratique en 2026.
Clarté juridique et espoir pour l’avenir
Le gouvernement, pour sa part, a salué ce verdict comme une victoire pour la démocratie zambienne. Selon le procureur général Mulilo Kabesha :
« Cette décision apporte une clarté juridique aux citoyens et protège notre démocratie, nous permettant d’espérer des élections libres, justes et compétitives en 2026. »
Avec cette décision, la Zambie tourne une page importante de son histoire politique, alors que le pays se prépare pour une élection présidentielle où la compétition s’annonce désormais sans Edgar Lungu.