Le parlement togolais a approuvé vendredi à l’unanimité, des modifications à la constitution liées à la durée du mandat présidentiel et à la manière dont les présidents sont élus, ce que certains politiciens de l’opposition et groupes de la société civile ont qualifié de coup d’État constitutionnel.
Le Parlement a adopté les amendements lors d’un vote en mars, mais de nouvelles consultations et un deuxième vote parlementaire étaient prévus, et les élections législatives ont été repoussées en raison de violentes réactions négatives.
Les opposants à ces changements craignent qu’ils ne permettent de nouvelles prolongations du mandat du président Faure Gnassingbé, qui dure depuis 19 ans, et de l’emprise de sa famille sur le pouvoir. Son père et prédécesseur Gnassingbé Eyadema a pris le pouvoir dans ce pays côtier d’Afrique de l’Ouest via un coup d’État en 1967.
Lors du deuxième vote, les législateurs ont approuvé à l’unanimité que le président de la République sera élu sans débat pour un mandat de quatre ans, renouvelable une fois.
Aux termes de la charte amendée, qui introduit un système de gouvernement parlementaire, le président ne sera plus élu au suffrage universel, mais par les membres du Parlement.
Il ne prend pas non plus en compte le temps déjà passé au pouvoir, qui pourrait permettre à Gnassingbé de rester au pouvoir jusqu’en 2031 s’il est réélu en 2025, un scénario très probable puisque le parti contrôle le Parlement.
« Les amendements constituent un projet visant à (…) confisquer le pouvoir par un régime qui s’oppose systématiquement à toute forme de changement démocratique », a déclaré cette semaine un groupe de 17 organisations de la société civile dans une déclaration commune. Ils ont appelé la CEDEAO à prendre des mesures contre les amendements.
La violente répression policière des manifestations politiques était monnaie courante sous Gnassingbé, comme elle l’était sous le long règne de son père.
La nouvelle constitution crée également un nouveau rôle, celui de président du conseil des ministres, doté de pouvoirs étendus pour gérer les affaires gouvernementales.